Programme
MODULE 7 : Diagnostic et prise en charge des lymphoedèmes
Les lymphœdèmes des membres sont classés en formes primaire ou secondaire. Le diagnostic est clinique et habituellement facile notamment dans les formes secondaires après traitement de cancer comprenant chirurgie avec curage ganglionnaire et/ou radiothérapie. Les formes primaires touchent essentiellement les femmes jeunes, avec une atteinte d’un membre inférieur en totalité́ ou des deux membres en sous-gonal (pied, cheville, mollet). Le lipœdème, accumulation de tissu adipeux des hanches jusqu’aux chevilles, est le principal diagnostic différentiel et l’érysipèle la principale complication. La lymphoscintigraphie est utile pour confirmer le lymphœdème primaire. Le traitement a pour objectif de réduire durablement le volume du lymphœdème et a fait l'objet de recommandations de la HAS. Il comporte une phase intensive destinée à réduire le volume du lymphœdème et une phase d'entretien destinée à maintenir le volume réduit. Les bandages multicouches monotypes, sont l’élément essentiel permettant de diminuer le volume de 30-40%. Ils sont réalisés avec des bandes à allongement court (<100%) posées sur un capitonnage de coton ou de mousse en ambulatoire ou en hospitalisation, conservés 24-48 heures puis renouvelés pour une durée totale de 1 à 3 semaines. Dans le cadre de programme d’éducation thérapeutique, ils peuvent aussi être appris aux patients par un kinésithérapeute afin d'être faits régulièrement la nuit (3/semaine) lors de la phase d'entretien. La compression élastique est indispensable pour stabiliser le lymphœdème lors de la phase d’entretien. Le recours à des compressions sur mesure (bas, chaussette, manchon, gantelet) est souvent nécessaire. La pression doit être élevée (classes 3 : 20-36 mmHg, 4 : > 36 mmHg)), en utilisant une superposition aux membres inférieurs. Les bas cuisses sont préférables aux chaussettes et les pieds fermés aux pieds ouverts, avec un remplacement tous les 3-4 mois. De nouveaux systèmes de compression réajustables (« wraps ») semblent prometteurs à la fois pour réduire le volume mais aussi pour le maintenir à long terme. Les autres traitements (chirurgies, pressothérapie, endermologie, balnéothérapie,...) n’ont pas fait l’objet d’évaluation suffisante pour être recommandés.