Programme
Plénière 2 : Détersion
La détersion d’une plaie chronique s’avère être l’une des étapes indispensables au processus de la cicatrisation lorsqu’il se retrouve entravé par des problématiques locales (fibrine, nécrose, biofilm…).
Les techniques de détersions sont nombreuses et peuvent nécessiter l’intervention de différents professionnels de santé qu’ils soient chirurgiens, médecins, infirmiers… Les différentes techniques de détersion (mécanique, autolytique, chimique, chirurgicale…) peuvent s’associer afin d’optimiser leur efficacité et favoriser ainsi une diminution rapide de la charge bactérienne.
L’infirmier dans sa pratique quotidienne se retrouve souvent en première ligne pour réaliser cette détersion. Le manque de pratique, un défaut de formation (dans sa formation initiale ou continue) ainsi qu’un environnement de soin inadapté sont autant d’éléments qui peuvent s’avérer être des freins pour l’infirmier dans sa pratique de la détersion avec la crainte qu’un geste local puisse nuire au patient. La connaissance des limites et contre-indications tout comme l’accord préalable du patient sont autant de pré-requis indispensables à la réalisation d’une détersion de plaie. Le matériel nécessaire à la réalisation d’une détersion efficace se doit d’être adapté à l’objectif thérapeutique et au contexte de soin (activité libérale, hospitalière…).
Dans le cadre de la prise en charge des plaies, la télémédecine est désormais incontournable. La téléconsultation offre un soutien « théorique » aux soignants de proximité, et la télé-assistance complète par un accompagnement « pratique » ; le soignant de proximité devenant le bras de l’expert.
Véritable outil de compagnonnage, la tele-assistance permet de réaliser des gestes techniques en toute sécurité. Une détersion au lit du malade peut alors être réalisée de façon quasi chirurgicale si le soignant et le patient sont bien accompagnés."
La détersion d’une plaie chronique est le préambule à la cicatrisation. En dehors de la détersion mécanique, nous avons à disposition des techniques chimiques, hydriques, biologiques, aspiratives, électriques et ultrasoniques qui permettent souvent des actes peu douloureux.
A travers des cas congrès, les données de la littérature, nous présenterons ces différents outils qui font de nous des experts en cicatrisation.
Les soins infirmiers, préventifs, curatifs ou palliatifs, intègrent qualité technique et qualité des relations avec le malade. Ils sont réalisés en tenant compte de l'évolution des sciences et des techniques.
Il ne doit pas, sauf circonstances exceptionnelles, entreprendre ou poursuivre des soins dans des domaines qui dépassent ses connaissances, son expérience, ses compétences ou les moyens dont il dispose.
Il ressort de ces dispositions que l’infirmier doit réaliser des actes conformes aux données acquises de la science et tenir compte de ses connaissances, de ses compétences mais également de ses limites avant de réaliser des soins infirmiers.
L’application de ces principes va encadrer la responsabilité des professionnels de santé et en particulier des infirmiers lorsqu’ils réalisent des actes de détersion.
L'enseignement de la détersion reste très rudimentaire . Les instituts de Formation font souvent l'impasse sur l'enseignement des plaies et les médecins n'ont aucune formation sur le sujet. Les diplômes d'Université forment à la théorie des analyses et des propositions thérapeutiques ( pansements, bandages compressifs) mais aucune formation en détersion;
L'enseignement se fait donc par compagnonnage au lit du patient; les IDE experts enseignant la pratique des gestes de détersion élémentaires.
Ces gestes sont suffisants pour les plaies planes comme les ulcères de jambe mais sont rapidement limités par la douleur et les saignements. Pour les escarres la plupart des soignants craignent d'enfoncer le doigt ou un instrument dans la profondeur pour mesurer la longueur du décollement ou d'une cavité.
Les techniques modernes d'analyse de la plaie par l'intellignece artificielle peuvent laisser espérer une caractérisation colorielle plus précise, mais les gestes d'excision des capots reste très limitée même chez les chirurgiens. Cette inadaptation globale doit être corrigée et de nouvelles formations diplômantes ( DIU) sur cadavre peuvent valider des experts sachant pratiquer les gestes élémentaires de chirurgie de base.